Ce n'est qu'un au revoir ...
Enfin je prends le temps de m'occuper un peu de ce blog tombé aux oubliettes depuis quelques semaines, mois ? Ah oui, ça fait un bail !
Par quoi commencer ? Il y a tellement de choses et si peu à la fois. La vie a repris, non pas sous les cocotiers mais sous la pluie, dans le vent et un froid glacial. La pluie tombe à l'horizontale, le vent souffle et les températures sont à un chiffre, entre 3 et 8. Malgré cela, les enfants ne supportent pas les pulls et autres manteaux, se promenant sur la plage en T-Shirt. Le Chef ne s'y fait pas et grelotte. De mon côté je vis aujourd'hui en doudoune dans ma maison balayé par le vent qui s'infiltre par les endroits mal isolés. Bref, ça nous change alors que là-bas, sous les tropiques, ça transpire, ça dégouline et ça prend le soleil. Mais ne nous plaignons pas, la campagne est là, la mer aussi, et la douceur de vivre cherbourgeoise qui nous enchante encore et encore. Mais quelle ville merveilleuse !
Alors quelques nouvelles, de ci, de là : je ne vois plus beaucoup le Chef qui travaille "normalement" et qui le week-end tente de tondre la pelouse de notre petit jardin. Ça paraît idiot mais ici, sur la pointe du nord Cotentin, passer la tondeuse sur une herbe sèche est quasiment impossible ! Et hier, mystère de cette douce Normandie, le ciel était dégagé entre deux gros nuages, et il pleuvait quand même !
Les enfants se sont bien adaptés. Ils râlent constamment de la hauteur de cette maison, monter et descendre devient une contrainte certaine pour ceux qui n'ont pas de tête, ils ont donc des jambes à défaut de réfléchir. Les activités se succèdent entre piscine, tennis, théâtre, alto, solfège. C'est un peu ma faute, j'aurais pu limiter les activités, je ferai mieux l'année prochaine. La perte de leur trimestre se ressent légèrement dans les résultats scolaires, alors on est vigilant en espérant que la fin du trimestre sera un peu meilleure. Et de mon côté, je commence à sortir la tête de l'eau, les cartons sont enfin vidés, la maison est un joyeux bazar qui devrait dans un futur proche se dissiper un peu. Point d'activité pour moi, pas le temps, pas l'envie et oui, je l'avoue, j'ai laissé tomber la voile, enfin surtout je n'ai jamais commencé ! L'année prochaine peut-être ... Je virevolte donc entre les conduites, les devoirs, l'éternel recommencement d'une vie sociale à refaire à chaque déménagement. Je fais partie quand même d'un groupe de marche qui a lieu une fois par mois et qui nous emmène dans la campagne normande, un vrai régal pour les yeux et pour le corps avec à chaque fois entre 15 et 20 kilomètres parcourus, à admirer le paysage et à papoter.
En images, le groupe de marcheuses ...
ah bah non, ça ce n'est pas nous, ce sont des quêtons !
Là, c'est nous, souriantes malgré le vent et la pluie. Avant le jour J, je m'étais équipée : chaussures de marche que j'avais déjà, pantalon léger ... pas chaud mais qui sèche vite au vent après un bon grain, blouson imperméable ET chaud avec polaire, un bonnet, mes gants en opossum de Nouvelle-Zélande (qui, au passage, sentent affreusement mauvais quand ils sont mouillés). Bref je me croyais parée à affronter le temps normand. Quelle erreur !!! Il me faut maintenant investir dans une cape de pluie, un Damart, des chaussures étanches et un pantalon K-Way ! J'ai fini la marche avec les pieds dans l'eau et même ma culotte était mouillée, c'est dire l'étendue des dégâts quand il se met à pleuvoir dans le Nord Cotentin !
C'est en tout cas une belle façon de découvrir la région. Et puis les week-ends nous permettent aussi d'explorer le coin, notamment l'île de Tatihou dont on avait vu un reportage à Nouméa. Prononcer "Tatiou". C'est comme Quettehou, ça se dit "Quettou" et Barneville-Carteret se dit "Barn'ville Cart'ret" ... on ne prononce pas le "e" sans accent ! Parce qu'il faut le dire, ici on parle le normand. On ne dit pas "il pleut", mais "y r'pleut", parce qu'il pleut souvent entre chaque éclaircie ! On ne dit pas un "âne", mais un "quêton", on ne dit pas une "vache" mais une "vac'". Bref, c'est une adaptation linguistique. Quant à la pluie, elle se nomme selon son intensité allant du broussin pour le brouillard, brouasse pour un brouillard mouillé, la riplleure quand il commence à pleuvoir mais qu'il fait beau quand même, la grêlaée pour la grêle ou la neige (si si ça arrive), la chilaée quand il pleut, l'achanée quand il pleut des grosses gouttes, la vouéchie quand le vent s'en mêle et l'ernapaée quand il pleut des seaux d'eau (ça arrive aussi). Bref, autant vous dire que pour qu'on ai inventé autant de mots pour dire "pluie", c'est que dans ce fichu pays, y doit pleuvoir souvent et que les gens du coin, à force de regarder la pluie tomber, ont inventé des mots pour jouer au scrabble ! J'vois qu'ça.
Bref revenons à notre île de Tatihou et son bus amphibie ! Mais d'abord de belles images de la Hougue, non loin du point de départ pour l'île.
Nous avons pique-niqué avec des copains de Nouméa avant de prendre le bateau, quelques homards à déguster sur le pouce, en toute simplicité. Puis le départ sur ce fameux bateau/bus ...
la mise à l'eau
l'arrivée sur l'île
c'est beau quand même
Et le retour, sur la terre ferme, au milieu des parcs à moules.
ça aussi c'est beau
euh, ça c'est local !
Et puis nous avons retrouvé Chantal et sa jolie famille. Les enfants étaient ravis de retrouver leurs amies de Nouméa et quelle joie pour nous aussi.
Nous avons passé quelques jours merveilleux ensemble, découvert la Cité de la Mer, Barfleur, le Phare de Gatteville,
d'en-haut, ça souffle ...
et les enfants ont joué dans les flaques, ramassé des crevettes, un bébé tourteau, des petits crabes. Bref, joyeuses retrouvailles pour tous.
Nous avons aussi découvert, en plus du patois local, les merveilles du coin comme les homards, les noix de Saint-Jacques, les huîtres de Saint-Vaast-la Hougue (dire Saint-Vâ) et les moules de Barfleur. Autant vous dire que nous nous régalons.
Voilà pour les dernières nouvelles. Comme vous le voyez, nous sommes bien installés et nous apprécions vraiment d'être ici, au fin fond de la Normandie. Cette région a un sacré cachet, mille choses à découvrir, une impression de bout du monde, bref une saveur tout particulière que nous apprécions. Cependant le bleu du lagon est encore dans nos yeux et une petite nostalgie vient nous chatouiller de temps en temps. C'est la vie, nous avons profité de ce coin du monde et nous avons la chance de profiter d'un endroit tout aussi merveilleux, même si ici ... ÇA CAILLE !!!
J'espère que les derniers posts vous auront donné envie de découvrir cette région même si, avouons-le, Cherbourg, c'est loin de tout. Il est temps de poser mon stylo, le blog nous permettait de partager avec vous ce que nous vivions parce que nous étions loin. Maintenant, nous sommes rentrés, un peu excentrés, certes, mais juste tout au bout de cette fameuse nationale 13. Donc pour en savoir plus, il faudra venir nous voir.
A tous,
bons baisers du bout du monde,
les Bigorneaux baissent le rideau !